Le Generative Design ou conception générative, vers un nouveau mode de conception ?

Le Generative Design ou conception générative, vers un nouveau mode de conception ?

Par Martin Lopez

Ce qu’il y a d’intéressant avec ce mode de conception, c’est qu’il n’agit pas sur un seul degré d’optimisation simple mais aussi sur des paramètres aussi complexes que le ressenti et les émotions des utilisateurs.
Par ailleurs, plutôt que d’imaginer des espaces fixes et simples, nous pourrions imaginer que nous allons définir des objectifs et des contraintes. Plutôt que de décider parmi une dizaine d’options dessinées par des humains, nous passerons en revue plusieurs milliers d’entre elles générées par de la data. Je pense que la conception générative, alors qu’à priori, pourrait laisser penser qu’elle produise de l’architecture ou des formes de manière très formatée, permet au contraire d’aller au-delà de notre conception traditionnelle des choses, et d’aller au delà des limitations physiques du cerveau humain à anticiper et a à rationaliser un grand nombre de données entre elles, et au delà de notre pensée linéaire, basées sur des règles préconçues au travers de milliers d’années, mais qui ne comprennent pas forcément tout ce que nous voulons concevoir aujourd’hui.
On pourrait alors imaginer que les bâtiments les mieux conçus seraient ceux qui ont été conçus avec le plus de données et les algorithmes les plus affinés.
Le retour sur utilisateur après la construction des bâtiments serait aussi un élément très important, car comme nous l’avons vu plus haut, une fois que les données sont récoltées il ne reste plus qu’à «recalculer» les solutions idéales, basées sur ces données réutilisables.
Dans cette hypothèse, il est alors possible que les entreprises qui collectent énormément de données et qui possèdent un retour très important à propos du ressenti des utilisateurs au sein d’espaces architecturaux (Bookings, Tripadvisor, Airbnb…) seraient alors à même de concevoir relativement facilement des espaces «parfaitement adaptés» aux attentes de ces utilisateurs.
Se pose alors le problème de voir s’ériger des monopoles encore plus importants ainsi que le risque d’assister à une réduction du paysage architectural à une simple vision «capitaliste» des lois de l’offre et de la demande, décomplexée encore davantage par l’automatisation des processus de conception.

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